Où vont les mots ? «

Je pensais raconter une histoire, mais voilà que c'est cette histoire qui me raconte. J'ai lancé loin mes cannes à pêche, mais, jour après jour, leur hameçon a délaissé l'extérieur pour venir planter ses crocs dans mes chairs.

Je voulais sortir et me voici dedans…

D'autres jours, les mots font la gueule et se déguisent en petits graphitis noirs sur fond blanc. Impossible alors de les traverser, je n'y vois plus rien .

S'il n'y avait que ça !

Ils semblent avoir leurs heures et leurs humeurs . Par exemple, ils ne cessent de se chamailler : le voisin d'hier aujourd'hui les incommode et il faut leur trouver un remplaçant plus conciliant. Je savoure la paix retrouvée dans un tout nouvel équilibre et quelques semaines plus tard, ça tiraille à nouveau de tous côtés. Comme une végétation en folie qui vient constamment chahuter ma taille de la veille.

Mouvement perpétuel autour d'un axe, et qui se resserre à mesure que j'élague. Quel sera le dernier mot ?

A moins que ce ne soit le contraire…St Ex avait perdu ses forces de bucherons sur les innombrables feuillets de Citadelle. Ce pavé l'a tué plus sûrement que la légère balle ennemie.

Là, ce soir, je suis encore aux prises avec une chenille en vadrouille. Réminiscence de celles, voraces, qui envahissent mes gueules de loup ?

Crayola, Fjorah, encore un peu de thé ?